Croyance idéale

 

La croyance évoque en mon fort intérieur un mode lointain, merveilleux, idyllique, où chaque chose est en osmose parfaite avec les autres, où la souffrance n'existe pas, où le matériel n'a plus aucun lieu d'être, bref, un monde quasi onirique. Partant du constat que le monde réel est douleur, lutte et difficulté avant tout, mes croyances servent à me rattacher à un lieu épuré de toutes ces épreuves terrestres, une sorte de terre promise où je serai enfin libre et heureux. Je cherche d'ailleurs souvent à rejoindre ce monde, à m'y plonger par le biais possible de différentes expériences, tour à tour mystiques, paranormales, ou encore transpersonnelles, tels les voyages astraux, les sorties du corps, les quêtes de vies antérieures etc...

La réalité est à mes yeux ailleurs, et bien souvent en parfaite opposition avec le réel. La croyance est ici une porte ouverte vers l'évasion, mais elle est également un refuge : en effet, je ne cherche pas à inscrire le "divin" en moi-même, pas plus que je ne cherche ce même divin au sein des choses et des êtres qui m'entourent. Il y a séparation nette entre le monde réel et ce monde auquel je crois. J'en arrive même parfois à espérer passer de l'autre côté tant mes croyances me montrent un monde parfait. Mais n'est-ce pas une fuite face au principe même de vie ? Ne passé-je pas, du coup, à côté des fruits positifs et constructifs des croyances un peu en lien avec ma vie terrestre, concrète ? Car croire ne veut pas dire s'aveugler et ignorer mais, bien au contraire, ouvrir des possibles en moi-même et enrichir ainsi mon existence... Veiller ainsi à ce que mes croyances ne me déconnectent pas de la vie (gare aux sectes et à leurs pseudos promesses notamment !) mais au contraire, m'aident à la réaliser pleinement... aujourd'hui.